Agriculture syntropique

Définissons la syntropie 

Syntropia vient du latin et se traduit par :  “aller du simple vers le complexe”

La syntropie est donc le contraire de l’entropie  🥹

• L’entropie régit les transformations thermodynamiques qui libèrent de l’énergie au détriment de la complexité

• La syntropie régit l’épanouissement de la vie, qui accumule et organise l’énergie de manière toujours plus diversifiée

 L’agriculture syntropique s’appuie sur les processus cumulatifs de la vie (tendances syntropiques) pour restaurer la fertilité et la dynamique de fertilité des agro-écosystèmes.

Elle amène donc un environnement exploité, stérilisé, minéral, simplifié ➡️ vers un environnement fertile, diversifié, vivant et résilient dans toute sa complexité ; et cela tout en cultivant et récoltant des ressources indispensables pour nous les humains.

D'où vient ce type d'agriculture ?  🔎

L’agriculture syntropique est un ensemble de principes et de pratiques,  pensés, observés et créés par le scientifique et agriculteur Suisse "Ernst Götsch" et cela durant une grande partie de sa vie et encore aujourd’hui. 

Il est originaire de Suisse et à décidé de venir s’installer au Brésil dans le début des années 1980, en achetant une ferme composée de 500 hectares de terres exploitées et mises à nues par les labours profonds et autres actes d'exploitation.

Aujourd’hui encore, il aide les agriculteurs à lire les stratégies naturelles de régénération de chaque lieu donné et à les traduire en interventions agricoles équitables en partenariat avec les principes fondamentaux de la vie dans les milieux naturels.

Qu’est-ce que l’agriculture syntropique dans la pratique ?  🤔

C’est le fait de créer des agro-écosystèmes productifs, en imitant les écosystèmes naturels de chaque milieu (chaque lieu est unique de part sa composition, exposition…), de par leurs structures (espace, composants), de par leurs dynamiques (temporalités), de par leurs fonctionnements (compréhension de la dynamique forestière naturelle avec les perturbations spontanées…)

C’est aussi apprendre à remplacer une agriculture d’intrants, par une agriculture de processus d’auto-fertilité du milieu cultivé. En utilisant au mieux les matières présentes et produites sur place. (matières endogènes)

La différence par rapport aux autres types d'agricultures, vient du fait que la majorité de nos actes vont chercher à améliorer la vie du lieu chaque année dans sa diversité, sa fertilité, sa quantité, sa dynamique et d'y considérer aussi tout autre éléments la définissant comme épanouie et en équilibre homéostatique.

L'aspect productif, résilient et harmonieux viendra ensuite naturellement.

Plus précisément

L'idée est d'amener "un milieu en état de dégradation", à retrouver sa capacité à accueillir un grand nombre d'espèces d’êtres vivants (végétal, animal, micro-organismes…), ainsi que des ressources en quantité (micronutriments, minéraux, matières organiques…), à travers différentes techniques, afin que le sol puisse retrouver sa résilience (capacité à retrouver son équilibre et sa fertilité) et son autonomie.

Suite à cela, nous pourrons profiter de la dynamique naturelle recrée ainsi en ce lieu ; afin de produire et valoriser nos cultures et nos récoltes sans aller contre la dynamique naturelle du lieu, mais en allant avec et en conscience.

Et les productions dans tout cela ?

Cette méthode se base sur le principe de régénération des écosystèmes, dans le but d'y introduire des espèces comestibles et commercialisables. 

C'est pour cette raison qu'elle est aussi appelée “agroforesterie successionnelle”.

Description d’une partie des étapes à réaliser

• Création d'un design (pour adapter le projet en fonction du lieu et de tout ce qui le compose et prendre du recul)

• Étudier (son sol, l'exposition de son terrain, les pentes, le climat des environs et micro-climat du lieu..., pour connaitre ses avantages et inconvénients et ainsi intervenir avec la conscience de ses besoins)

• Amener de nouveaux végétaux diversifiés sur le lieu (qui vont chacun apporter leur particularité)

• Au faire et à mesure essayer de créer des guildes de végétaux (pour utiliser au mieux les espaces en 3D, et ainsi favoriser l'occupation des 7 strates végétales dont est composée en moyenne une forêt naturelle)

• Un soin particulier à ces nouveaux arrivants (afin qu'ils puissent s'épanouir au mieux dans les conditions dans lesquelles on les implante (compost, trou de plantation suffisant, basalte si besoin et mulch pour la couverture du sol sous la coupole de l’arbre))

• Tailler les arbres adultes sur place, pour amener de la biomasse en quantité (et ainsi éviter d'utiliser des intrants venant de l'extérieur, afin que le cycle vertueux puisse se vivre sur place)

• Prise en compte des successions végétales dans le temps (certains arbres vont devoir être maintenus taillés en trognes afin de permettre aux autres de profiter de suffisamment de lumière, d’autres vont permettre d’introduire des plantes de mi-ombre quand ils seront suffisamment grands…)

• Le sol étant nourri et protégé d’année en année (il va accueillir un milieu riche en vie et ressources, et va donc de ce fait, améliorer l’état de santé et la productivité du milieu)

• Complexifier le milieu (en créant des apports de nouveaux arrivants appartenant à des strates différentes et en laissant d'autres nouveaux s’installer spontanément)

Et nous dans tout ça ?  😱

L'agroforesterie successionnelle, c'est aussi apprendre à s'intégrer à cet environnement dont nous faisons partie à l'origine.

L'idée étant d'intégrer l'humain à son environnement naturel plutôt que de protéger  l'environnement de l'humain lui-même. 

Ce qui nous placerait à nous considérer plutôt comme un être participant, accompagnant, et facilitant l'épanouissement de la biodiversité et de la vie des milieux naturels. 

Donnant - donnant 

Bien-sûr, tout cela permettra d’y récolter la part nécessaire à notre épanouissement, pour que chaque être humain puisse continuer de vivre dans les meilleures conditions possibles et de participer à l'épanouissement de l'environnement avec curiosité et sens…

Et la boucle est bouclée… <3 

“Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme” Antoine Lavoisier

Maintenant, à vous de mettre en pratique ces quelques techniques et idées pour les vivres et mieux les soutenir et les améliorer.